Dans les zones d’attente des hôpitaux, des cliniques, des espaces de santé et des maisons de retraite, l’attente peut devenir une source majeure d’anxiété et de stress pour les patients et leurs proches. Face à ce constat, la mise en place d’une ambiance musicale adaptée s’impose comme une intervention non pharmacologique simple, économique et scientifiquement validée pour améliorer l’expérience patient et les résultats cliniques.
Les équipes de Mediavea ont fait une revue des principaux effets identifiés par la science, sur la base de 150+ sources académiques. Mediavea, en tant qu’expert en design sonore et de l’ambiance musicale, peut accompagner les établissements de santé dans la conception d’environnements musicaux optimaux, personnalisés et thérapeutiques, fondés sur les meilleures pratiques scientifiques.
Une réduction mesurable de l’anxiété et du stress
Les preuves scientifiques concernant l’impact positif de la musique sur l’anxiété des patients sont particulièrement robustes. Une revue systématique publiée dans le National Center for Biotechnology Information (NCBI) démontre que la musique d’ambiance dans les salles d’attente exerce des effets bénéfiques mesurables sur l’anxiété des patients. Les mécanismes neurobiologiques sous-jacents expliquent ces effets : la musique agit sur l’hypothalamus via le système auditif, influençant ainsi la réponse au stress de l’organisme (pmc.ncbi.nlm.nih).
Dans le contexte des urgences et des services de soins intensifs, les résultats sont tout aussi probants. Une méta-analyse portant sur 14 essais contrôlés randomisés a révélé que la musicothérapie réduit significativement l’anxiété chez les patients en soins intensifs, avec un effet standardisé moyen de -1,09 (intervalle de confiance à 95% : -1,52 à -0,67). Pour les patients hospitalisés en urgence, la combinaison de la musicothérapie avec l’analgésie standard a démontré une réduction significative de la douleur et de l’anxiété, particulièrement chez les patients souffrant de douleurs non traumatiques (minervamedica)
Des effets physiologiques bien documentés
Au-delà des bénéfices psychologiques, la musique exerce des effets physiologiques mesurables sur l’organisme. Les recherches démontrent que l’écoute musicale diminue significativement la fréquence cardiaque, la pression artérielle et le rythme respiratoire. Dans le cadre d’interventions chirurgicales, la musique personnalisée a amélioré la pression artérielle systolique postopératoire, réduit l’anxiété, les nausées et les vomissements, tout en augmentant la satisfaction globale des patients (pmc.ncbi.nlm.nih)
Une étude portant sur la musicothérapie réceptive chez des patients COVID-19 hospitalisés a montré une amélioration significative de la saturation en oxygène (97,50% contre 96,00%, p = 0,026) ainsi qu’une réduction significative de l’anxiété après une seule séance. Ces données suggèrent que la musique peut être introduite comme intervention complémentaire non pharmacologique sur site, avec des effets immédiats (pmc.ncbi.nlm.nih)
Des bénéfices spécifiques pour les personnes âgées et les résidents en EHPAD
Dans les maisons de retraite et les établissements accueillant des personnes âgées, la musique joue un rôle particulièrement important. Une étude randomisée contrôlée impliquant 63 participants âgés a démontré qu’après 10 semaines d’intervention musicale de groupe (20 séances), les scores de dépression mesurés par l’échelle gériatrique de dépression (GDS-SF) ont diminué de manière statistiquement significative à 5 et 10 semaines (mdpi).
Pour les résidents atteints de démence, les effets sont également remarquables. Une revue systématique et méta-analyse récente a révélé que les interventions musicales améliorent significativement les fonctions cognitives générales (MMSE), les fonctions exécutives (Batterie d’Évaluation Frontale) et la mémoire épisodique (Test d’Apprentissage Verbal Auditif). Les auteurs recommandent ainsi une utilisation accrue de la musique dans les maisons de retraite et les centres de jour (mdpi).
Un programme de musique individualisée a également été associé à une réduction de l’utilisation des antipsychotiques et des anxiolytiques chez les résidents d’établissements de long séjour atteints de la maladie d’Alzheimer et de troubles apparentés, ainsi qu’à une diminution des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Les interventions musicales réduisent significativement l’anxiété chez les patients atteints de démence (SMD = -0,67, p < 0,001), particulièrement pour la maladie d’Alzheimer et les démences mixtes (pmc.ncbi.nlm.nih).
Comment la musique agit sur le cerveau
La compréhension des mécanismes neurobiologiques permet d’expliquer scientifiquement les effets positifs de la musique. L’écoute musicale active le système de récompense du cerveau, notamment le striatum ventral et le noyau accumbens, en induisant la libération de dopamine. Cette libération de dopamine lors de l’écoute musicale crée des pics d’excitation émotionnelle, similaires aux mécanismes observés avec d’autres stimuli récompensants (degruyter).
La musique influence également la libération d’ocytocine, hormone impliquée dans l’affiliation sociale et le bien-être. Une étude a démontré qu’après l’écoute de musique à tempo lent et relaxant, les niveaux d’ocytocine salivaire augmentent, tandis que les niveaux de cortisol (hormone du stress) diminuent. Cette réduction du cortisol explique en partie les effets anxiolytiques et relaxants de la musique (pmc.ncbi.nlm.nih).
Les recherches en neuro-imagerie par IRM fonctionnelle révèlent que la musique engage de multiples fonctions cognitives et stimule l’attention, la concentration, l’imagination et la créativité. Elle modifie la chimie du cerveau en induisant la libération de neurotransmetteurs et d’hormones (dopamine, sérotonine et ocytocine) et active les systèmes de récompense et prosociaux (degruyter).
Impact sur la satisfaction des patients et la qualité perçue des soins
Dans l’économie de l’expérience actuelle, où les patients sont considérés à la fois comme des hôtes et des consommateurs, les établissements de santé privés se concentrent de plus en plus sur la satisfaction des patients et son impact sur la performance financière et les résultats de santé. L’environnement auditif, et ultimement multisensoriel, est important non seulement pour la santé et le bien-être, mais aussi pour améliorer la satisfaction des patients et gérer les coûts (mmd.iammonline).
Une étude qualitative portant sur les perceptions des patients, des soignants et des professionnels de santé concernant la musique d’ambiance dans les zones de soins a révélé que la majorité des participants préfèrent la musique aux sons ordinaires, tant dans les services ambulatoires qu’hospitaliers. La musique crée une atmosphère positive qui peut influencer l’expérience patient-soignant (pmc.ncbi.nlm.nih).
Bénéfices pour le personnel soignant
Les effets positifs de la musique ne se limitent pas aux patients : le personnel soignant en bénéficie également. Une étude brésilienne sur la musique d’ambiance dans les services d’urgence a révélé que 78% des professionnels ont perçu un changement dans l’environnement grâce à la présence de musique, et 41% ont estimé que la musique avait modifié leurs performances personnelles, de manière positive pour 85% d’entre eux (scielo).
La musicothérapie peut également réduire le stress et améliorer le bien-être du personnel clinique. Une étude portant sur des professionnels de santé italiens travaillant avec des patients COVID-19 a démontré que la musicothérapie réceptive à distance, administrée sur une période de 5 semaines, a significativement réduit les niveaux de fatigue, de tristesse, de peur et d’inquiétude. La musicothérapie traditionnelle s’est également révélée efficace pour gérer le syndrome d’épuisement professionnel chez les professionnels de santé, évalué selon des perspectives psychosomatiques, neurologiques, immunologiques et endocriniennes (pmc.ncbi.nlm.nih).
Recommandations pour une mise en oeuvre optimale
Pour maximiser les effets bénéfiques, certaines caractéristiques musicales doivent être prises en compte :
Tempo et rythme : La recherche indique que la musique à tempo lent (60-80 battements par minute) favorise la relaxation et active le système parasympathique. La musique classique de Bach avec un tempo de 60-80 BPM a démontré une réduction significative de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque et une amélioration du temps de réaction. La musique de Mozart, avec une fréquence de 40-60 Hz et un tempo de 60-80 BPM, administrée pendant 20-30 minutes deux fois par jour, produit des effets thérapeutiques en augmentant le confort et en réduisant l’anxiété (jpmsonline).
Préférences personnelles : Les interventions musicales personnalisées, où les patients sélectionnent leurs propres morceaux, se révèlent plus efficaces que les traitements standardisés avec musique classique, améliorant davantage la pression artérielle postopératoire, l’anxiété, les nausées et la satisfaction globale (pmc.ncbi.nlm.nih).
Volume et discrétion : La musique utilisée pour augmenter le confort et réduire l’anxiété doit avoir un tempo lent, des notes ni trop hautes ni trop basses, un volume faible, un rythme avec un arrangement simple et une mélodie stable (jurnal.unimus).
Type de musique : Les médias positifs, incluant à la fois les médias naturels (qui peuvent détendre et calmer les spectateurs) et les médias de bienveillance (qui élèvent les spectateurs, induisent le calme et favorisent la connexion interpersonnelle et la générosité), peuvent réduire le stress et élever l’humeur (journals.sagepub).
Une innovation accessible et basée sur des preuves
L’intégration d’une ambiance musicale dans les zones d’attente et les espaces de soins représente une innovation accessible, économique et fondée sur des preuves scientifiques solides. Les bénéfices s’étendent sur plusieurs dimensions : réduction de l’anxiété et du stress, amélioration des paramètres physiologiques (fréquence cardiaque, pression artérielle, saturation en oxygène), diminution de la perception de la douleur, amélioration de la satisfaction des patients, et effets positifs sur le bien-être du personnel soignant.
Les mécanismes neurobiologiques sont désormais bien documentés : activation du système de récompense, libération de dopamine et d’ocytocine, réduction du cortisol, modulation du système nerveux autonome. Pour les personnes âgées et les résidents en maisons de retraite, la musique offre des bénéfices supplémentaires en termes de fonctions cognitives, de réduction de la dépression et d’amélioration de la qualité de vie.
Dans un contexte où l’expérience patient devient centrale et où les approches non pharmacologiques sont privilégiées, l’ambiance musicale s’impose comme un outil thérapeutique complémentaire essentiel pour humaniser les espaces de santé et améliorer la qualité des soins.
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